Extrait du n°4
Poema A minha vida é o mar o Abril a rua |
Poème Ma vie c'est la mer l'Avril la rue |
(Liralombre n°4, p.15.) |
Dès que tu fermes les
yeux, l'aventure du sommeil commence. Tu es seul dans le
noir, dans ton propre noir. Tu cherches, et tu trouves
une clef, tu ouvres, tu montes là-haut. Tu rêves. C'est
quelque part demain. Des gens que tu connais à peine te
parlent. Tu ne peux pas parler, mais tu comprends, tu
regardes. C'est comme dans un vieux film noir et blanc
que tu as déjà vu. Il y a des joueurs de pétanque, un
kiosque, une jeune fille, un gamin. Tu marches vers les
joueurs de pétanque, mais tes pas sont lourds, bien
sûr. Tu ne marches pas, tu commences à chanter, sans
voix, en silence, tu chantes pour toi. Les boules de
pétanque à tes pieds... elles sont rouges, tièdes. Maintenant tu es dans le kiosque où le gamin boit une limonade interminable. Tu as soif. La jeune fille t'offre une bière fraîche, dorée. Tu bois, mais tu ne bois rien. La jeune fille te parle de son père, de son oncle, de son frère, le petit, de toi. Elle te parle. Ses yeux sont verts, profonds, son parfum si doux. Tu fermes les yeux; et dès que tu les ouvres l'aventure de la vie recommence. Anibal
La porte, l'escalier, une autre porte,
un couloir, encore une porte et j'arrive à cette
chambre. Dedans il n'y a pas grand-chose. Une table, les
murs, une lampe qui ne marche jamais, la fenêtre grande
ouverte tout le temps, une tache de soleil sur le
plafond, des placards. Des placards partout, grands,
petits, plus grands, plus petits, des placards partout.
Des placards vides. Le téléphone qui sonne de temps en
temps, c'est la seule chose de vivante qu'on peut y
trouver. Je ne réponds jamais quand il sonne. Je le
laisse sonner. Je marche un peu dans la chambre, je
regarde par la fenêtre. Je n'ouvre jamais les placards,
ils sont vides. J'essaie de toucher la tache de soleil
sur le plafond mais je n'arrive pas. C'est trop haut. Il
n'y a pas de chaise, il n'y aura jamais une chaise. Tant
pis. J'essaie encore une fois mais je n'arrive pas, c'est
trop haut. La table dans un coin...non, pas sur la table.
J'arrive pas. Anibal |
Extrait du n°9
Wystan Hugh Auden (1907-1973) |
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Funeral Blues Stop all the clocks, cut
off the telephone, |
Blues funèbre Arrêtez toutes les
pendules, coupez le téléphone, |
April 1936 |
Traduction de
Danièle Robert. |
"Je me souviens, à l'époque,
j'étais un cheval. Tous les jours, un homme venait me
brosser, ça, ça me plaisait. par contre, quand il me
ferrait, je le détestais. J'aimais faire de grandes balades avec lui, jusqu'au jour où il s'est marié. Sa femme lui faisait tellement de bons petits plats que le bonhomme a bientôt pesé cent kilos. Alors là, c'était autre chose. Je détestais me faire monter par cet homme que sa femme avait engrossé. Corine." |
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"Je suis d'Orléans, je n'aime pas jeanne d'Arc. Je suis née à la campagne, je n'aime par le fromage de chèvre. À trois ans, j'étais déjà un peu espiègle. Je n'aimais pas les coffres à jouets, ni les orties, mon derrière s'en souvient. J'aime les fraises, mais je n'en mange pas. Je n'aime pas ces gros boutons qu'elles me donnent. Je déteste qu'on m'embrasse en public, mais j'aime embrasser celui que j'aime. Je me souviens de nos premières gamelles, de mes premiers boutons, et de ses premiers baisers. Agnès." |
Extraits du n°18
"Pour économiser sur les maigres
heures de promenades il ne serait pas étonnant qu'on installe dans les cellules des roues à hamsters pour les détenus..." "De
risquer sa vie ou sa liberté : "Le loyer le plus élevé "Lorsque s'ouvre la fleur, le jardinier recule Hafed Benotman, Le toon's philosophe |