Les éditions PANORMITIS cherchent à soustraire leurs publications aux seules exigences économiques : le livre, comme objet commercial, tue le livre.

Le critère économique devient impératif et donc le plus souvent prioritaire dans les choix des éditeurs : « Si nous publions ce manuscrit, combien pouvons-nous espérer en vendre ? » et c’est la réponse à cette question qui entraîne le plus souvent l’acceptation ou le refus.

Chez les libraires, ce critère est aussi prioritaire : il faut que les affaires tournent ; il faut vendre, vendre le plus possible, améliorer constamment le chiffre d’affaires. Seront bien présentés au public non les bons livres, mais les livres qui se vendent bien, ou ont des chances au départ de bien se vendre. Un livre qui n’est plus sur le présentoir mais mis en rayon, ne se vend plus, et un livre ne reste pas longtemps sur le présentoir.

Aussi fou et aussi irréaliste que ce soit, nous essayons de prendre une distance avec cette logique où le rapport au livre se pervertit.

Nos bénéfices éventuels sont destinés à être totalement réinvestis dans de nouveaux projets.

La qualité est, pour nous, une exigence prioritaire : qualité matérielle de l’objet livre ; qualité de contenu, évidemment. Il importe de se faire plaisir dans notre rapport à l’objet-livre.

Nous ne mettons aucune limitation au champ des projets possibles, même si des dominantes s’esquissent à court terme et provisoirement : lettres classiques et modernes, poésie, en bilingue de préférence lorsqu’il s’agit de traductions, fictions, essais, psychanalyse, philosophie, histoire...

Les éditions PANORMITIS ont aussi à leur actif la conception et la réalisation de la revue Liralombre, née de l’association Lire c’est vivre qui a créé les bibliothèques des sites de Fleury-Mérogis et qui participe de façon vive à la création de bibliothèques, au développement de la lecture, à l’animation d’ateliers dans ces sites carcéraux.

Mais nous ne pouvons rien faire sans vous : si nous avons évité pour l’instant, pour des raisons économiques, les sociétés de diffusion et de distribution, nous avons besoin du bouche à oreille : à des amis qui nous reçoivent on peut offrir des fleurs ; on peut aussi offrir des livres et les faire connaître.

Les bibliothécaires et les bibliothèques ont donc un rôle essentiel dans notre société : ils sont les mieux placés pour éviter la colonisation économique du livre et de la lecture, et rendre vivants d’autres critères qui, seuls, peuvent sauver l’esprit de création et la liberté qu’il requiert.